mercredi 4 mai 2011

Sandra Backlund



"Tricots architecturés, volumes graphiques, futuristes et poétiques", voilà ce que l'on peut entendre sur le travail de Sandra Backlund. Cette avant-gardiste suédoise se plait à remodeler le corps humain grâce à ses vêtements en mailles ou en papier. A mi-chemin entre l'artisanat et l'Art, Sandra Backlund fait voyager le monde de la mode.


Originaire d'une petite ville du nord de la Suède, elle confectionne ses propres vêtements, puis en 2004, elle lance sa griffe. Après sa sortie de l'école supérieur de design Beckam à Stocholm, elle enchaînera les prix: en 2005 celui de la FuturDesignDays, en 2007 le grand prix de d'Hyères et en 2008 celui de Elle Suède. Personne ne s'y trompe Sandra Becklund est talentueuse. Louis Vuitton demande sa collaboration pour la collection automne/hiver 2007-2008 pour une création maille. Enfin c'est Franca Sozzavie de Vogue Italie qui aura recours à ses services pour un concours dans lequel cinq jeunes stylistes se faisaient parrainer par de grandes figures de la mode.


"Le processus artisanal et le sens du fait main sont très importants. J'expérimente avec toutes sortes de matériaux et de techniques, mais je crois que j'ai trouvé un mode d'expression ultime avec le tricot-collage en grosse laine" nous livre Sandra Backlund. Elle propose chaque année deux collections, d'environ dix pièces différentes et uniques. Véritable travail de la matière Sandra B. n'utilise pas de patron et c'est comme une artisan qu'elle réalise ses oeuvres au fil de ses aiguilles. "Les créateurs de mode ont toujours joué avec divers éléments comme les corsets ou les épaulettes pour remodeler les corps, moi, je le fais avec la laine. J'habille et je dénude systématiquement des parties du corps pour dégager des formes dynamiques. J'aime la douceur alliée à des silhouettes marquées" nous livre Sandra Backlund.


C'est avec passion qu'elle tricote de longues heures des vêtements sur-dimensionnés ou ajustés au corps, tantôt marqués à la taille, tantôt avec des épaules volumineuses aux angles doux et travaillés. Effectivement le temps de construction de chaque pièce est un véritable challenge prenant le pas sur sa vie privée. "Il y a tellement à faire en dehors du travail de création proprement dit. C'est vraiment difficile de trouver un équilibre entre la création et le commercial. Il y a cette pression de se renouveller sans cesse, pour moi ce n'est pas la meilleur forme d'expression. J'aime recycler les idées. C'est un peu une réaction contre la "fast-fashion: la mode jetable". Je ne veux pas faire juste une écharpe comme toutes celles qu'on trouve en magasin, sauf qu'elle est quatre fois plus cher parce qu'elle est faite main."

Finalement convaincue qu'il faut alléger son travail, Sandra Backlund pense à la commercialisation de ses créations. Grâce à la l'association "White Club" qui permet la mise en relation des jeunes créateurs et des manufactures de haute qualité, la créatrice Suédoise collabore avec l'Italien Maglificio Miles. Ce spécialiste de la maille depuis 1962, réputé pour la qualité de ses réalisations de qualité (nouvelles technologie, respect de croquis des designers...) est notamment connu pour avoir travaillé avec les plus grands (Yves Saint Laurent, Marc Jacobs, Sonia Rykiel…) Cette fusion a permis de concevoir une collection capsule de quatre pièces que l'on peut admirer dans les vitrines de White Club.




Dans son atelier à Stocholm, plongée dans son ouvrage de tricoteuse révolutionnaire Sandra Backlund réalise une véritable prouesse, celle de hisser le tricot au rang d'oeuvre d'art.
Ses robes comme des sculptures molles, soudain deviennent portables. Blanches, noires, grises, des unies en demi teinte, ses choix de couleurs apportent à ses vêtements complexes leur sobriété. Le travail de la matière crée des volumes symétriques, la maille tricotée se recourbe pour former des plis ou des tubes peu commun mais fascinants. La lumière s'y introduit et joue avec la grosse laine tricotée en créant des reliefs, toujours dans un soucis de perfection et de rythme. On pourrait facilement imaginer un décor de science-fiction autour de ses vêtements, au lieu de cela, c'est la simplicité qui fait place. C'est élégant, féminin et tout simplement beau.
Vous l'aurez donc compris, j'admire le travail de Sandra Backlund, je n'aurais jamais imaginé voir le tricot prendre une telle dimension.

Pauline


http://www.sandrabacklund.com

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